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Alimentation et inflammation

Dernière mise à jour : 6 mars




Le processus inflammatoire immédiat est une réaction immunitaire qui fait suite aux présences d’un dommage tissulaire, ou d’agents pathogènes.


Sous l’influence du système immunitaire, les vaisseaux sanguins se dilatent, provoquant une augmentation de l’apport et du flux sanguins : on observe une chaleur et une rougeur locales, ce qui facilite la circulation d'agents réparateurs, d'agents pathogènes neutralisés et de cellules endommagées. Le cumul de sang dans la zone lésée entraine un œdème, ce qui conduit à une compression nerveuse, en partie responsable de la douleur. Cette cascade d’évènements finit par s’arrêter, une fois le dommage réparé.


Il arrive parfois que l’inflammation devienne chronique : la blessure n’arrive pas à guérir modifiant à terme le mécanisme de cicatrisation (fibrose, nécrose), voire entrainant une altération de la fonction initiale du tissu. C’est ce qu’il se passe notamment en cas d’obésité ou de certaines maladies chroniques (maladies auto immunes, maladie cœliaque, certains cancers, maladies cardiovasculaires etc.).



Les habitudes alimentaires jouent un rôle important dans le processus inflammatoire. Une alimentation riche en aliments transformés, en graisse saturée, en sucres et glucides raffinés peut provoquer une inflammation chronique.


C’est pour cela qu’on conseille de consommer le moins d’aliments transformés possible, en modérant les apports sucrés (100g maximum par jour), en augmentant les apports en fibres (trois portions de 150g de légumes et deux portions de 150g de fruits, par jour), en consommant des acides gras insaturés (oméga 3,6,9, présents dans les poissons gras, les huiles de colza/tournesol/olive, les oléagineux, le soja etc.), des farines complètes et des céréales variées (maïs, blé, avoine, sarrasin, boulghour, semoule, riz, quinoa etc.) et des légumineuses. L’A.N.S.E.S a même récemment actualisé la proportion hebdomadaire de protéines végétales et animales : 50/50. 500g de viande hebdomadaire dont 175g de charcuterie maximum.


Ce ne sont que des recommandations. Nous sommes conscients que les habitudes alimentaires soient difficiles à changer, surtout si le changement génère chez vous stress, agacement et frustration. Qui plus est, si ces habitudes se rattachent à une conviction, une croyance ou tout simplement un réconfort, qui sommes-nous pour vous juger ? Un acteur de santé est avant tout présent pour vous informez.



Inflammation de vos tissus graisseux


Les adipocytes sont les cellules qui stockent les graisses. Lors d’un effort, d’un jeûne ou d’une baisse du taux de glucose dans le sang (glycémie), votre corps est en carence d’énergie. Intervient alors des médiateurs chimiques comme l’hormone antonyme de l’insuline, le glucagon. Elle va favoriser le déstockage des graisses pour qu’elle se convertisse en source d'énergie.


A force de prendre de mauvaises habitudes alimentaires, les adipocytes s’agrandissent car ils stockent de plus en plus de triglycérides (graisse). Ce grossissement cellulaire finit par altérer ses fonctions, produisant notamment des messagers inflammatoires en excès. L’inflammation chronique finit par non seulement induire un panel de symptômes pénibles, mais aussi par installer des troubles métaboliques sérieux comme le diabète de type II, des troubles cardiovasculaires comme l’hypertension artérielle, des troubles inflammatoires des tissus environnants etc.


Si le manque d'activité physique se surajoute à une mauvaise hygiène alimentaire, les troubles pathologiques cités plus haut peuvent s'accentuer. C'est pour cela que l'ensemble des acteurs de santé incite à bien manger et à bouger, pour éviter de vous rendre malade. Les statisticiens sont unanimes :


Le surpoids et l’obésité sont des préoccupations majeures de notre époque. En février 2023, l’INSEE stipule qu’un français sur deux serait dans cet état. « Depuis 1997, la prévalence du surpoids fluctue toujours autour de 30 % alors que la prévalence de l’obésité ne cesse d’augmenter à un rythme rapide. Elle est ainsi passée de 8,5 % en 1997 à 15 % en 2012 et 17 % en 2020. L’augmentation est encore plus marquée dans les groupes d’âge les plus jeunes et pour l’obésité morbide, dont la prévalence a été multipliée par près de sept sur la période. ».




Inflammation colique


Pour le syndrome du côlon irritable (SCI), c’est un mécanisme similaire à celui du tissu adipeux : le tissu digestif s’altère, à cause d'un processus inflammatoire chronique, et finit par ne plus remplir sa fonction (motilité, absorption, digestion). Le SCI toucherait 10% de la population en France. Même si la prévalence est encore difficile à évaluer, il semblerait que le nombre de cas soit en constante augmentation. La cause est encore mal connue, mais la piste d’un déséquilibre du microbiote s’installe dans le domaine scientifique.


Le microbiote représente une démographie bactérienne bonne pour l’organisme, responsable du métabolisme de certains éléments essentiels au fonctionnement de vos cellules digestives (carbohydrates et sels biliaires). Leur alimentation ? Les fibres !


Des dysfonctions immunitaires ont été observées, chez des patients présentant un déséquilibre microbien responsable d’un processus inflammatoire chronique. Le manque d’apport en fibres est l'une des causes d'une dysbiose mais pas que : en 2021, l’Institut de recherche de l’hôpital Cochin a montré que certains émulsifiants alimentaires, présents dans l’alimentation transformée, pouvaient être responsables d’une perturbation du microbiote. A noter que stress et maladies auto-immunes sont aussi des facteurs de dysbiose.


Le Syndrome du colon irritable est encore mal connu : alimentation, stress et état de santé sont à considérer. On entend parler de différentes "solutions" par retours d'expérience (évictions des fod map, du lactose, des protéines animales etc.).


Vous dire de suivre un régime alimentaire équilibré pour reconstruire votre flore ne serait pas faux, mais si ce régime vous génère des symptômes d'inconfort voire des douleurs que faire ? Face à l'inconnue scientifique et à votre propre expérience, faites ce qui vous semble le mieux tant que vous essayez de manger des produits variés et le moins transformés possible. Les evictions peuvent être considérées, n'oublier juste pas de réintroduire progressivement ces aliments par la suite. À l'exception de VRAIES intolérances et/ou allergies, objectivées par un spécialiste : les intolérances étant dues à une absence d'enzymes permettant la digestion de ladite molécule dans l intestin grêle.


"Que ton aliment soit ta seule médecine", Hippocrate



Bibliographie numérique :

  1. https://www.medecinesciences.org/en/articles/medsci/full_html/2011/09/medsci20112711p993/medsci20112711p993.html

  2. https://presse.inserm.fr/adipocyte-inflammatoire-de-lobese-une-cellule-en-perte-de-controle/5750/

  3. https://presse.inserm.fr/obesite-et-surpoids-pres-dun-francais-sur-deux-concerne-etat-des-lieux-prevention-et-solutions-therapeutiques/66542/

  4. https://www.medecinesciences.org/en/articles/medsci/full_html/2021/06/msc200310/msc200310.html

  5. https://presse.inserm.fr/un-additif-alimentaire-couramment-utilise-altererait-le-microbiote-et-lenvironnement-intestinal-humain/44394/

  6. https://www.santelog.com/actualites/pourquoi-la-colite-mene-au-cancer-colorectal

  7. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3443017/

  8. http://allerg.qc.ca/Information_allergique/Communique_de_presse-ImuPro_300_ND_27-10-07.pdf?t=1628698739987

  9. https://www.arte.tv/fr/videos/108338-004-A/les-questions-qui-fachent/

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